On en parle de plus en plus et peut être vous a-t-on déjà reproché d’être à cran, écorché vif, caractériel ou trop douillet ? Peut-être s’est-on déjà moqué de votre impulsivité, de vos crises de larmes ou au contraire reproché vos silences et difficultés à exprimer vos sentiments.. ? Si oui, il se peut que vous soyez […]
On en parle de plus en plus et peut être vous a-t-on déjà reproché d’être à cran, écorché vif, caractériel ou trop douillet ?
Peut-être s’est-on déjà moqué de votre impulsivité, de vos crises de larmes ou au contraire reproché vos silences et difficultés à exprimer vos sentiments.. ? Si oui, il se peut que vous soyez hypersensibles. Manifestement, être hypersensible ne faciliterait pas toujours le quotidien, surtout lorsqu’il s’agit de conserver des relations simples et agréables avec son entourage. Mais l’hypersensibilité qu’est-ce que c’est et d’où vient-elle ?
Un tempérament
Les personnes hypersensibles ont tendance à déployer une sorte d’hyper empathie et, par là même, à pouvoir se laisser envahir par les autres. Les relations humaines peuvent alors devenir toxiques. L’hypersensibilité – ou ultra-sensibilité toucherait plus de 20% de personnes et presque tous les enfants de moins de sept ans. Parmi ces 20% d’hypersensibles, 70% seraient introvertis et 30% extravertis. Il s’agit d’un trait de caractère, d’un tempérament. « Comme il s’agit de sensibilité, donc de ressenti, il ne peut pas y avoir de définition officielle, rigide et définitive. Chaque personne va donc définir pour elle-même ce qu’elle considère comme son hypersensibilité, » nous dit le psychanalyste Saverio Tomasella.
À fleur de peau
Le plus souvent, on retrouve chez les grands sensibles certaines tendances comme l’impression de ne pas savoir se protéger ou de manquer de filtre, d’avoir besoin de temps pour assimiler les informations, de ne pas supporter la violence, la cruauté, le bruit, l’agitation, les odeurs fortes, la vulgarité, etc. L’impression aussi d’être responsable de tout. Les hypersensibles se sentent facilement coupables et peuvent aussi éprouver de la honte même quand on leur a fait du tort. Ce sont également des gens qui donnent beaucoup d’importance aux détails et ont toutes les chances d’être susceptibles. Ils ont beaucoup de mal à cacher leurs émotions et pour les hommes c’est encore plus compliqué car l’éducation classique leur apprend dès l’enfance qu’ils ne doivent pas les montrer. Certains peuvent alors entrer en conflit avec eux-mêmes.
Les grands sensibles ressentent tout avec une grande intensité, ce qui peut vite les saturer et donc les fatiguer. Pour autant, il y a de très nombreuses façons de vivre une sensibilité élevée, même l’empathie n’est pas un critère suffisant. Certains sont introvertis, d’autres extravertis, certains sont altruistes, d’autres égoïstes… Mais ils sont tous intuitifs, attentifs et créatifs.
Comment devient-on hypersensible ?
L’hypersensibilité est liée non seulement à notre histoire depuis notre conception, mais aussi à notre façon particulière de percevoir et de répondre aux événements. Elle dépend donc de notre environnement et des situations que nous vivons. « Un enfant peut être déjà très sensible dès sa naissance, notamment si la vie intra-utérine a été difficile pour lui ou pour sa mère ou pour un proche de la mère » note le spécialiste du sujet Saverio Tomasella.
L’hypersensibilité se développe donc depuis la vie intra-utérine et la naissance à partir d’une disposition plus ou moins grande à la sensibilité et, surtout, à la façon dont les proches vont ou ne vont pas l’accepter. Un enfant très sensible qui grandit dans une famille qui accueille, favorise et valorise la sensibilité sera à l’aise avec ses ressentis, alors qu’il deviendra difficile à vivre et perturbant dans un environnement différent.
Des personnalités complexes et parfois paradoxales
Bon nombre de grands sensibles peuvent souffrir de l’impression de ne pas être compris. Ce sentiment dépend beaucoup des mauvaises expériences en famille ou à l’école. Plus un enfant sensible aura été moqué, ridiculisé ou rejeté, plus il se sentira en décalage avec les autres. De plus, une personne qui a honte de sa sensibilité n’osera pas l’exprimer librement et expliquer ce qu’elle ressent, ce qui accentue l’impression de ne pas pouvoir être comprise.
Plutôt que d’apprendre à gérer ses émotions, il s’agit d’apprendre à les assumer et les vivre pleinement. Selon l’expert du sujet Saverio Tomasella, découvrir les richesses qu’elles peuvent apporter et considérer son extrême sensibilité comme un trésor à partager peut-être source de joie, de créativité et même de bonheur.
Pour aller plus loin :
« Hypersensibles. Trop sensibles pour être heureux ? » de Saverio Tomasella, chez Eyrolles
www.association-hypersensibles.fr