Surconsommation d’écrans : risques et pistes de solutions

Surconsommation d’écrans : risques et pistes de solutions

Les écrans sont une question d’éducation pas un poison violent à bannir. Mais tous les jeux devant les écrans ne se valent pas.

La révolution numérique n’a pas épargné les familles. En quelques années seulement, les écrans ont envahi les chambres de nos enfants, petits et grands.

Pas étonnant dès lors que la tablette soit le jouet le plus vendu et détrône la fameuse Barbie.
Faut-il pour autant s’en inquiéter ? 

 

De nombreux experts alertent les parents d’une utilisation abusive qui ne serait pas sans risque pour le développement de nos enfants. Mais quels sont réellement les dangers d’une surexposition aux écrans connectés ou à la télévision ? A quel moment faut-il s’alarmer ? Comment protéger nos enfants de possibles dérives ?

Votre enfant passe trop de temps devant les écrans ? Il n’est pas trop tard pour agir

S’il ne faut pas rejeter les écrans en soi, les effets d’une surconsommation sont avérés. Ainsi l’Académie des sciences française soulignait déjà, dans un avis publié en janvier 2013, que l’évolution des modes d’apprentissage et de divertissement vers des supports numériques « a des effets positifs considérables en améliorant l’acquisition des connaissances et des savoir-faire, mais aussi en contribuant à la formation de la pensée et à l’insertion sociale des enfants et des adolescents »*

Néanmoins, le même avis soulignait « qu’une utilisation trop précoce ou une sur-utilisation des écrans a des conséquences délétères durables sur la santé comme par exemple des troubles de la concentration, du manque de sommeil. »

Et d’après une enquête réalisée par le Public Health England[1] (ministère de la Santé britannique), les enfants qui passent trop de temps devant les écrans (télévision, ordinateur, console ou téléphone portable) seraient moins heureux, plus anxieux et plus déprimés que les autres.

Au-delà de quatre heures par jour, le risque de voir apparaître des problèmes émotionnels et une mauvaise estime de soi seraient notamment considérablement accrus. Ce temps passé devant les écrans empièterait en outre sur le temps consacré à d’autres activités récréatives (sport, jeu avec des amis), qui sont essentielles pour apprendre certaines valeurs (partage, respect de l’autre) et ont un impact positif reconnu sur le bien-être des enfants.

Les enfants surexposés aux écrans ont plus de risques de souffrir d’un retard de langage que les autres. Une étude récente menée par des chercheurs québécois et américains a mis en évidence l’impact sur le long terme d’une exposition importante aux écrans dans les premières années de vie. Cette étude a montré que chaque heure supplémentaire passée devant la télévision par un enfant en bas âge diminuait ses performances scolaires à l’âge de 10 ans : moindre intérêt pour l’école, moindre habileté au plan mathématique. Cette surexposition précoce entraînait également une moindre autonomie, une moindre persévérance et une intégration sociale plus difficile avec notamment un risque accru de souffrir d’une mise à l’écart par ses camarades de classe.

* Etude menée auprès de 42 000 jeunes (âgés de 8 à 15 ans).

Quand faut-il s’inquiéter ?

Il convient tout d’abord de ne pas dramatiser la situation ni de tomber dans la psychose pour au moins deux raisons.

La première : comme pour les adultes, on ne peut pas parler d’addiction ou de dépendance aux écrans chez les enfants. « Un enfant ne peut pas être accro aux écrans, car l’addiction est le stade ultime d’un long processus. Avant, on est dans l’usage abusif », nous explique Elizabeth Rossé, psychologue à la consultation d’addictologie de l’hôpital Marmottan de Paris. Pour autant, il convient de rester vigilant dès les premiers signes d’alerte pour éviter qu’une pratique excessive des écrans dans l’enfance ne devienne pathologique à l’âge adulte. Isolement, appauvrissement de la relation aux autres, passivité, retard de langage, irritabilité, agressivité, anxiété, désintérêt pour d’autres activités, obsession des écrans… peuvent être des signes révélateurs d’une pratique excessive. La deuxième : parce que l’usage abusif des écrans n’est pas irréversible. Dans la majorité des cas, les symptômes liés à cette pratique excessive cessent dès lors que l’on fixe un cadre à l’enfant pour l’inciter à réguler son usage. Mais en bref, il est aussi essentiel de parfois savoir dire non à son enfant et ce sans culpabiliser. Et en terme de prévention, mieux vaudrait expliquer que les écrans ne doivent pas servir à calmer les enfants. Un enfant peut apprendre à rester calme par lui même, comme un adulte peut apprendre qu’un enfant, parce que c’est un enfant, n’est pas tout le temps calme. Et que l’on arrête de trouver normal qu’un enfant soit suspendu à un écran dès que l’on a besoin qu’il se tienne tranquille…

Valoriser les pratiques créatrices et socialisantes

Les écrans sont une question d’éducation pas un poison violent à bannir mais tous les jeux devant les écrans ne se valent pas.

Les plus bénéfiques sont ceux qui seront partagés avec d’autres enfants ou adultes. Une après-midi à jouer à plusieurs aux jeux vidéo peut ainsi être à la fois un vrai plaisir et un moment d’apprentissage social. Et cette socialisation se développera encore davantage dans la vie réelle, loin des écrans.

Laisser son enfant s’ennuyer lui offrira l’opportunité de développer sa créativité et son autonomie, seul ou au contact d’autres enfants. L’aider à libérer du temps pour jouer, inventer, créer, communiquer peut s’avérer une bonne alternative aux écrans.

 

Des aides existent en France en cas de questions ou soucis avec Internet et les écrans.

Quelques liens utiles :

L’association Net écoute.fr https://www.netecoute.fr/

08 00 200 000 est le numéro  vert national spécialisé dans les problématiques que rencontrent les enfants et les ados dans leurs pratiques numériques, et notamment le cyber-harcèlement. Appels gratuits, anonymes et confidentiels.

 

Signaler un harcèlement
http://www.e-enfance.org/cyber-harcelement

 

Site du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
http://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/

 

Le site de Orange qui fourmille d’info et de conseils utiles

https://bienvivreledigital.orange.fr/espacedesparents

Ce site relaye les avis et conseils d’experts du numérique, répond aux gens sur des thèmes comme la protections des données personnelles, les impacts des ondes sur la santé, etc. Il y a même un forum pour les parents.

Et dans les boutiques, on peut trouver des ateliers numériques (gratuits et payants selon les modules).

Partage d’expériences,
bons plans, solutions, rencontres,
entraide ...

FAITES  DU  BRUIT  !!!