Comment parler de la mort à ses enfants ?

Comment parler de la mort à ses enfants ?

Thème délicat s’il en est et le fait que la mort soit devenue un tabou dans nos sociétés ne nous facilite pas la tache pour en parler d’une manière générale et encore moins à nos enfants.   Et pourtant être capable d’en parler avec ses enfants le moment venu est essentiel. (Qu’il s’agisse de leurs […]

Thème délicat s’il en est et le fait que la mort soit devenue un tabou dans nos sociétés ne nous facilite pas la tache pour en parler d’une manière générale et encore moins à nos enfants.

 

Et pourtant être capable d’en parler avec ses enfants le moment venu est essentiel. (Qu’il s’agisse de leurs grands parents, du chien de la famille, du chat ou même du poisson rouge : petite mise à mort du tabou de la mort !)

 

Tant qu’un enfant ne pose pas de questions, inutile d’aborder le sujet et de prendre les devants, mais quand les questions surgissent, il est impératif  d’être en mesure d’y répondre et de pouvoir en discuter librement avec lui. S’il ne se sent pas autorisé à parler de ce sujet chez lui, il risque de développer des angoisses liées à la mort. Quand un décès arrive dans une famille et qu’on n’en parle pas, certains enfants peuvent même se sentir responsables de cette mort !

« La pire des solutions est toujours de taire les choses car les choses non dites produisent toujours des monstres. », nous rappelle Jo Assouline, psychanalyste.
« On fait le cadeau de la vie et de la mort quand on devient parents ;  un adulte et qui plus est un parent se doit d’avoir le minimum de maturité pour assumer ça devant son enfant » explique le psychanalyste.

 

Il est important de dire à un enfant que la mort est une réalité qui fait partie de la vie. Et ce le plus tôt possible, avant l’adolescence en tous cas, âge où les jeunes se comportent comme si rien ne pouvait leur arriver, comme si la mort ne pouvait pas les toucher. (comme s’ils étaient immortels, je dirais plutôt, moi)

 

« La vie c’est un sandwich explique le psychanalyste aux enfants qu’il reçoit sur le sujet, quand tu arrives au bout t’es mort ! Mais personne ne peut en parler parce que jamais personne n’en est jamais revenu. Difficile de parler de la mort aussi parce que l’on ne sait pas ce qu’il y a après. C’est pour ça qu’on a inventé les mythes. »

 

Quand on regarde jouer des enfants on peut très vite observer que la mort est présente très tôt dans leurs jeux. Ils jouent à se tuer ou à être mort fréquemment, sans arrière-pensées morbides ou suicidaires. Les premiers “morts” qu’ils voient sont souvent des animaux. Sans que cela ne les inquiète d’ailleurs, comme si enfant, on avait naturellement l’intuition que c’est normal, naturel, à la fin de la vie, il y a la mort.

 

Jo Assouline préconise d’emmener les enfants aux enterrements car « c’est important d’accompagner les morts mais de ne pas les forcer à aller les voir avant si ils n’en manifestent pas l’envie. A éviter aussi : raconter aux enfants que papy ou mamy est monté au ciel car vous pouvez vous retrouver avec des enfants qui ont peur de monter dans un avion, mieux vaut essayer d’être honnête et réaliste. » précise-t-il.

 

Leur rapport à la mort change vers 6 ou 7 ans, avec les premiers questionnements existentiels. Les enfants commencent alors à avoir peur. Peur pour leurs parents quand ils ne sont pas avec eux, peur pour eux-mêmes, peur d’être abandonnés, de se retrouver seuls. La mort implique l’idée d’une séparation, qui effraie l’enfant.

 

« La question de la séparation occupe toute la vie… rappelle Jo Assouline mais il est important d’assumer de dire ce que l’on sait et d’accepter ses limites, impossible de protéger ses enfants de tout. Quand on ne parle pas à son enfant de la mort de ses parents par exemple, ça revient à expulser son deuil sur son enfant.

Freud disait : quand on vient au monde, c’est qu’on a décidé très tôt de vivre et l’on doit de ce fait une mort à la nature. C’est dans l’ordre des choses. »

 

Plus les enfants sont petits plus ils sont sensibles à la musique de vos paroles, presque plus qu’aux mots employés. Ce qu’ils ne comprennent pas, ils le perçoivent dans votre ton car on fait passer des tas d’émotions dans sa voix. (il faut que tu sois plus précise ici, moi je comprends ce que tu veux dire mais donne un exemple concret par exemple)

Enfin, si l’on éprouve trop de difficultés, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel. Cela peut s’avérer utile pour le parent comme pour l’enfant car la relation triangulaire libère de la tension.

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