La théorie de l’attachement a permis de souligner toute l’importance des relations que les enfants entretiennent avec les adultes qui prennent soin d’eux, dans la suite de leur développement. Mais en quoi la qualité des relations joue-t-elle un rôle dans leur bien-être ? Une théorie scientifiquement prouvée En résumé, cette théorie élaborée au milieu […]
La théorie de l’attachement a permis de souligner toute l’importance des relations que les enfants entretiennent avec les adultes qui prennent soin d’eux, dans la suite de leur développement.
Mais en quoi la qualité des relations joue-t-elle un rôle dans leur bien-être ?
Une théorie scientifiquement prouvée
En résumé, cette théorie élaborée au milieu du XXe siècle par le psychiatre et psychanalyste anglais John Bowlby, affirme que tous les bébés ont un besoin fondamental, inné de créer un lien émotionnel solide avec une personne privilégiée (appelée sa figure d’attachement, c’est-à-dire dans la plupart des cas sa mère). Et cette figure d’attachement, en répondant systématiquement aux besoins émotionnels (de sécurité et d’affection notamment) de l’enfant, lui permettra de se sentir mieux et de pouvoir se calmer en cas de détresse. Par exemple : lors d’une poussée de dent. Dans la théorie de l’attachement, les caprices et le “cinéma” n’existent pas.
La théorie de l’attachement a été amplement prouvée par ses successeurs. Et donc certains psychiatres affirment qu’on devrait en réalité parler plutôt des principes de l’attachement puisque la théorie de Bowlby a depuis été largement scientifiquement prouvée.
Bien s’attacher pour mieux se détacher
« Le bébé ne peut pas réguler ses émotions désagréables tout seul. » nous explique Nicole Guédeney, pédopsychiatre, spécialiste de la théorie de l’attachement. Il veut comprendre comment marche le monde : la curiosité et l’envie d’apprendre sont capitaux pour la survie de l’enfant. Mais le bébé est un explorateur prudent. Au-delà d’une certaine distance, le bébé revient parce qu’il est trop loin de sa figure d’attachement.
« Entre 9 et 12 mois, le bébé constitue le phénomène de base de sa sécurité avec chacune de ses figures d’attachement » précise Nicole Guédeney. Il les utilise comme base pour explorer (quoi ? on explore qqc) et se tourne vers ses figures d’attachement pour du confort et du soutien. Les figures d’attachement sont comme des porte-avion pour le décollage de l’enfant.
A partir de neuf mois, toute distance supérieure à celle que l’enfant peut supporter déclenchera des comportements de recherche de proximité. C’est ce qui déclenche l’attachement au départ. Ensuite, entre neuf et douze mois, les enfants détestent être séparés de leurs figures d’attachement.
Nicole Guédeney explique qu’il est essentiel d’avoir les conditions (physiques, psychologiques et financières) pour élever un enfant de manière satisfaisante. Et cela requiert un certain nombre de compétences importantes comme par exemple : être capable de percevoir et interpréter les signaux verbaux et non verbaux du bébé de manière adéquate et rapide. Accepter aussi son besoin d’attachement (c’est-à-dire le fait que le bébé pleure et soit parfois triste, sans pour autant penser que le bébé fasse du cinéma.) Mais être également sensible à sa détresse, en montrant assez d’empathie pour répondre à ses besoins. Soutenir l’exploration du bébé et favoriser la résolution de problèmes ensemble, réguler ses émotions, c’est-à-dire le consoler, le rassurer et respecter son rythme de développement. Bref, être capable de faire sentir à l’enfant que je sens ce qu’il ressent sans être moi-même submergé par mes émotions.
« Les conditions actuelles de soutien aux familles dans nos sociétés occidentales apportent peu d’aide, peu de famille élargie, peu de soutien matériel et les conditions de travail ne sont pas toujours faciles.» déclare Nicole Guédeney.
Elle milite d’ailleurs en faveur d’un allongement du congé parental afin de laisser aux parents le choix de s’occuper de leurs enfants plus longtemps que ce que la loi française prévoit actuellement afin de donner toutes les chances à l’enfant de développer un attachement sécure avec eux. « L’attachement insécure n’est cependant pas prédictif d’un trouble du comportement mais constitue un facteur de risque parmi d’autres (comme son tempérament ou d’autres problèmes dans la famille) » rassure-t-elle.
Mais en fonction de ces différentes façons d’être en lien avec sa mère, le bébé devenu adulte adoptera de près ou de loin, le même style d’attachement dans sa future relation amoureuse.
Le style d’attachement développé dans notre petite enfance a donc un impact sur les relations que l’on tisse en tant qu’adulte. Mais d’autres facteurs entrent en compte aussi comme notre parcours de vie, nos expériences vécues, notre tempérament… Ainsi, les liens d’attachement que nous avez en tant qu’adulte ne découlent pas uniquement des manques de notre petite enfance.
Les différents profils d’attachement décrit par Bowlby feront l’objet de plusieurs articles à suivre. Car comprendre les fondements de la théorie de l’attachement et son influence dans la construction de notre personnalité peut aider au changement.
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