Une vraie tendance entre confinement et reconfinement Une multitude d’études corroborent le fait que le confinement a révélé chez nombre d’entre nous des envies d’ailleurs, tant personnels que professionnels. Et si la crise sanitaire a frappé de plein fouet l’activité économique nationale, l’expérience du confinement a été l’occasion pour certains d’entamer une réflexion voire une […]
Une vraie tendance entre confinement et reconfinement
Une multitude d’études corroborent le fait que le confinement a révélé chez nombre d’entre nous des envies d’ailleurs, tant personnels que professionnels.
Et si la crise sanitaire a frappé de plein fouet l’activité économique nationale, l’expérience du confinement a été l’occasion pour certains d’entamer une réflexion voire une totale remise en question de leur avenir professionnel.
Constatant que travail à distance et productivité pouvaient aller de pair (à condition d’être bien organisé et d’avoir les bons outils…), certains se sont même pris à envisager d’autres horizons…
Un changement de vie avant tout
C’est en tout cas ce que démontre une étude menée auprès de 2083 actifs français par AEF Info en 2019 (diffusée sur son portail d’information en ligne). 93% des sondés déclarent ainsi avoir déjà songé à une reconversion. Parmi eux, 38% auraient déjà franchi le cap. Un écart de chiffre qui s’explique en partie par le parcours que représente la reconversion.
Si parmi les motivations premières en lien avec la reconversion professionnelle on retrouve l’augmentation des revenus (pour 46% des sondés), d’autres reposent sur des fondements aussi bien professionnels que personnels : se sentir utile, adapter sa profession à ses valeurs, trouver du sens, améliorer ses conditions de travail, etc.
L’essentiel étant de revenir à des valeurs simples, d’ancrage, de sens…
Un phénomène qui touche différentes tranches d’âge : 66% des personnes interrogées envisageant une reconversion ont moins de 30 ans, suivis par les 30-40 ans à hauteur de 59%.
Il est évidemment préférable que ces envies de changement s’inscrivent dans un projet professionnel réfléchi, en accord avec ses propres valeurs et compétences (pour cela, il est bien souvent recommandé d’effectuer un bilan de compétences dont les tarifs oscillent entre 1000€ et 3000€). Validant ou non les possibilités de formation et les éventuelles perspectives ouvertes par la profession visée.
Un boom des bilans de compétences
Selon une enquête menée par Les Echos, certains organismes de bilans de compétences ont remarqué “un afflux de demandes” depuis le début de la période de confinement. Même son de cloche chez SoManyWays, qui propose un accompagnement aux professionnels qui veulent reprendre leur carrière en main et changer d’orientation. Les inscriptions aux webinaires ont triplé et un programme en sept jours a connu une explosion du nombre d’inscrits. Le site des Echos cite également une agence d’intérim ou le cas de candidats parisiens qui interrompent des processus de recrutement sur des postes dans la capitale pour se positionner sur des offres en région.
Le regard d’un sociologue
Jean-Yves Boulin, sociologue, chercheur associé à l’Irisso-université Paris-Dauphine, préconise de se donner du temps tout au long de sa vie et explique sa vision de la gestion des différents temps de la vie (formation, vie personnelle, travail et retraite) en se basant sur le modèle allemand : « Chaque citoyen devrait disposer de plusieurs années au cours de sa vie qu’il pourrait utiliser pour changer d’orientation professionnelle, s’engager dans des ONG, s’occuper de ses enfants, de ses ascendants ou d’autres personnes. Le ministère du Travail allemand vient de financer une étude pour étudier la faisabilité d’un tel dispositif. Elle propose d’accorder neuf années à tout citoyen. »
Après avoir bouleversé nos habitudes de vie, tant sur le plan personnel que professionnel, la crise sanitaire du Covid-19 semble marquer le début d’un nouveau chapitre pour beaucoup d’entre nous. L’aspiration à plus d’équilibre et d’harmonie mais aussi une envie de se recentrer sur l’essentiel et d’oser remettre en question ce que l’on pensait acquis.